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Are You Alive ?

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16 septembre 2011

J'ai une idée !

Les principaux obstacles à mes idées, ce sont les mots. Je pense, je visualise très bien mon idée, parfois même sans image, et soudain au moment de l’exprimer, plus rien. Elle devient alors moins belle, terne parfois, d’autres fois anéantie.  
Alors ça en devient presque un deuil. Je m’agenouille devant elle, mon œuvre inachevée, je lui prends la main, la baise, et puis je pleure. Le monde en devient presque triste, le soleil se résume a une averse hivernale ;  le chant des oiseaux à un silence tranchant ; et puis je tombe malade.

Juste avant les funérailles, je commence à aller mieux. Je tourne encore en rond dans la maison, les murs sont toujours aussi fades, mais le paysage semble un peu plus ensoleillé. Je ne mange plus, je bois. Néanmoins je me fais une raison, ce n’était pas la première et ça ne sera pas la dernière.
Certains jours j’arrive même a rire, à être heureux, et puis c’est fatal, je vois ses petites couleurs sombrer au fond du gouffre, dans les abimes de la terre, et là, le contre coup se fait ressentir : je m’évanoui.

Je rentre tristement chez moi, en trainant les pieds, m’assois dans le canapé et je m’endors. Je rêve. Je rêve de beaucoup de choses. Ah ! Si mon idée était encore là… Qu’est ce que je ferais… Ou qu’est ce que je ne ferais pas… Je ne sais pas… Qui sait… Quand… Où… Pourquoi ! Tout est chamboulé dans ma tête, je tombe, et puis je remonte jusqu’à la source. Mes pieds touchent le sol.
Je prends peur, je cours, je m’enfui, je veux échapper à ça, à la dure réalité. Laquelle ? Je ne sais plus. Je ne l’ai jamais su, je ne le saurais probablement jamais… C’est celle-là, celle qui est surement universelle…

Je me réveille. J’ouvre les yeux.  Je m’assure qu’il ne s’agissait que d’un cauchemard.
Et puis soudain, j’ai une idée…

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15 septembre 2011

William et moi

- Vas-y.
- Non !
- Tue-la.
- Je t’ai dis non !
- Allez, je sais que tu en meurs d’envie.
- Arrête !
- Maintenant !
En quelques secondes, ce qui devait arriver arriva. Le corps de cette pauvre inconnue gisait sur le trottoir du centre ville. Lorsque William vit le couteau enfoncé entre les côtes du cadavre, il couru. Il couru tant qu’il put sans même savoir où il allait, laissant derrière lui le corps inerte de sa énième victime.
- T’es content ? T’as vu ce que tu m’as fait faire ?
- Tu as adoré ça et tu le sais.
- Non ! Je ne suis pas un meurtrier !
- Tout de suite les grands mots…
- Tu n’existe pas, va-t-en !
- Pourtant tu m’entends et tu me réponds.
- Dégage !
William se boucha les oreilles et essaya aussi fort qu’il le put d’oublier cette voix monstrueuse qui hantait ses pensées.  Le calme se fit en quelques instants et la voix sadique et moqueuse disparu. Pris de soulagement il s’assit à l’entrée d’une petite ruelle étroite et s’assoupi quelques minutes, puis décida de rentrer chez lui.
William habitait un appartement comme les autres, ou plutôt, comme beaucoup d’autres : petit, froid, humide. Il ne prit même pas la peine d’ôter ses vêtements, et tomba lamentablement sur son lit avant de s’endormir.

Les jours suivants, à son grand étonnement, furent calmes. William restait tout de même sur ses gardes, mais décida néanmoins de s’offrir une petite virée à la fête foraine le samedi soir. Il adorait ça les fêtes foraines. En arrivant là-bas, ce qui semblait être un clown vint l’accueillir. C’était un personnage hideux, maquillé de travers et vêtu de couleurs sombres. La vue de ce type tétanisa William qui le regarda fixement pendant un bon moment.
- Tu vas le tuer aussi celui-là ?
- Mon veuvage me suffit.
Le clown, aussi laid qu’effrayant, s’approcha de William a grandes enjambées mais à une lenteur incroyable, pour lui tendre un ballon rouge, puis un noir. Il s’en saisit rapidement, avant que ce monstre n’ait le temps de l’attraper, et s’éloigna rapidement.
- T’as peur des clowns maintenant ?
- Par pitié, arrête.
La voix poussa un long rire strident et saccadé et continua :
- C’est impossible ! Je suis en toi, je suis toi ! Je prends les commandes quand je veux.
- J’aimerais bien voir ça, tu l’as fermé la dernières fois.
- Tu l’auras voulu.
William ferma les yeux très forts, de peur que quelque choses n’arrive, mais rien de se passa. Le quadragénaire revint doucement à la réalité - non sans un air craintif -  s’assura que tout allait bien, et se dirigea vers les manèges pour enfants.
Toutes ces lumières, ces rires, et ces mélodies l’enivraient. William avança tout doucement, la bouche béante et les yeux grands ouverts comme s’il découvrait l’Eldorado et se mit à rire autant qu’il le pouvait tant il était heureux.

C’était une soirée plutôt fraiche, mais la fête avait tout de même réunis quelques centaines de personnes qui allait ci et là au travers de la foule qu’ils constituaient eux-mêmes sans même le vouloir. Faisait-il partie, lui aussi, de la foule ? Non. Certainement pas.
- Ils me dégoutent, regarde moi ça ! Regarde-les se vautrer, se complaire dans leurs péchés ! Il faut en finir.
William s’éloigna rapidement de la meute d’enfants qui dansaient autour de lui en ricanant. De retour à l’entrée, le clown n’était plus là. A sa place il y avait un homme par terre, il semblait en mauvais état car du sang coulait de ses lèvres et de son estomac encore chaud qui baillait, et laissait entrevoir ses tripes. Dommage pensa-t-il, il avait l’air gentil. Au fond, il s’en moquait pas mal, il n’avait jamais aimé les clowns. Des dizaines de personnes se mirent alors à courir dans tous les sens en criant très fort. C’était un orchestre tout entier en pleine préparation avant son concert, chacun montait ses gammes et revoyait ses partitions dans son coin. Un joyeux bordel. Mais toutes ses couleurs rougeoyantes qui virevoltaient, dansaient, et jaillissaient partout autour de son corps de pierre l’enchantaient au plus profond de lui même. Les hurlements aigus résonnaient en lui comme une comptine dans la tête d’un enfant et, tandis qu’il s’éloignait calmement de la fête foraine, il s’arrêta et s’assit sur un banc pour admirer le spectacle.
La police arriva sur les lieux, arrêta le suspect, et repartie. William se félicita d’avoir assisté à toute la scène ; c’était comme dans les films.
Le déséquilibré se leva, se rajusta une dernière fois, et jeta le couteau dans un buisson avant de rentrer chez lui. Non seulement, il ne ressentait aucun sentiment de culpabilité, mais en plus il ignorait complètement son crime. A quoi bon nettoyer sa conscience lorsqu’on n’en possède aucune ?

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